La Ville de Paris a souhaité poursuivre cette démarche en rassemblant autour d’un collectif, des associations qui accompagnent des artistes ayant eu des parcours de vie abîmés par un incident psychiatrique ou psychique, des ateliers d’art thérapie, des établissements médicosociaux qui accueillent des personnes handicapées mentales ou psychiques. En quelques semaines une quinzaine d’ateliers furent réunis et en me confiant à nouveau le commissariat d’exposition au Réfectoire des Cordeliers, la Ville de Paris , et particulièrement Véronique Dubarry, adjointe au Maire de Paris, chargée du handicap, ont montré leur volonté de sortir des réserves associatives les œuvres que ces artistes créent pour exprimer cette sève, ce jaillissement qui caractérise les 59 artistes que j’ai rencontrés et qui nous ont bouleversés pendant 2 mois aux Cordeliers pour « Exil – l’art brut parisien s’expose aux Cordeliers ».
Lorsque nous nous sommes séparés, dans la tristesse, mais dans l’espoir de retravailler ensemble, j’avais promis à certains artistes que leurs œuvres auraient également une vie sur le marché de l’art ; à côté de la vie que nous leur donnons dans notre projet de création d’un Centre parisien de conservation, de formation et d’exposition permanente de ces collections qui dorment dans les placards des uns et des autres…Cette sortie de placard, nous l’opérons en mai 2012 à la Galerie de Christophe Boïcos, qui nous fait l’amitié et la confiance de présenter 6 artistes aux parcours différents pour cette exposition que nous avons appelée « Outsiders » avec un clin d’œil évident à l’Outsider Art.
Les artistes que nous exposons ici ont des parcours singuliers, chaque œuvre est le fruit d’un geste créatif brut et d’une énergie brute. Cette exposition offre au public un regard nouveau sur cette forme artistique.
« Outsiders » est un départ en voyage, voyage dans les méandres de l’esprit, dans la création qui en jaillit. Les œuvres représentent les rêves, les espoirs, les joies et les peines des artistes et reflètent une extraordinaire créativité. Elles révèlent une part d’humanité qui nous rappelle nos propres histoires.
Les artistes travaillent soit dans des ateliers de structures médicosociales, soit dans des structures associatives. Dans cette exposition collective, quatre d’entre eux fréquentent les ateliers de l’Esat Ménilmontant : Hélène Ritmixay, Xavier Jouannet, Philippe Lefresne et Fathi Oulad. Les ateliers de Ménilmontant offrent à ces artistes toutes les conditions de création, sans geste imposé. Les responsables des ateliers, Catherine de Saint-Etienne et Olivier Oet, témoignent fréquemment de cette réalité où chacun décide d’exprimer son besoin créatif sans que les encadrants ne leur impose un thème, un support ou un matériel. Hélène est une grande coloriste, ses peintures sur soie impressionnent le visiteur des ateliers. Philippe est une mascotte de Ménilmontant, travailleur infatigable , il détourne des objets ou en créent les plus insolites, malgré le fonction utilitaire. Fathi est un ambassadeur, des techniques, de son atelier, de ses collègues et du bien-être. La douceur polie de ses sculptures révèle cette grande sensibilité.
Thierry Bobulesco est présenté par l’association Personimages, qui fait naître des talents dans toutes les formes artistiques et culturelles. La poésie de ses œuvres nous invitent toujours au voyage.
Ariane Khalfa Diallo travaille chez elle, c’est l’indépendante de cette exposition. Ces sculptures qui rendent un hommage appuyé à l’Afrique, nous rappellent la majesté et la gravité de ce continent.
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